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Philip Gilbert Hamerton Part 22

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On the following Sunday:--

"DEAR LITTLE WIFE,--Last night I pa.s.sed the evening with a set of artists, friends of George Leslie, at the house of one of them, Mr.

Hodgson. They acted charades, and as their costumes (from their own ateliers) were numerous and rich, it was very good. Among them were Calderon and Frederick Walker. This morning we all set out for a walk on Hampstead Heath; I have no doubt the walk will do me good, but I am very well now, and feel better every day.

"I called on Rossetti the painter; he lives in a magnificent house, furnished with very great taste, but in the most extraordinary manner.

His drawing-room is very large indeed and most curious; the general effect is very good. He was very kind in receiving me, and I saw his pictures, which are splendid in color, and very quaint and strange in sentiment. His own manners are singularly soft and pleasant. I called on Mr. Barlow the engraver, and spent some time with him about the etchings. He will lend me some; Marks will lend me some also. The worst of the way I go on in London now is that society absorbs too much time.

I must restrict it in future very much."

After the walk to Hampstead he wrote:--

"Yesterday, Sunday, I went on a long walk to Hampstead with several artists who live close together, and I never met seven more agreeable and more gentlemanly men; I enjoyed our conversation extremely. George Leslie and I got some lunch at the inn and walked back together.

"Calderon's studio that I saw a few days ago is richly tapestried and very lofty; it is quite as fine as that of Millais. It seems Leighton has built himself a studio forty feet long. Mr. Barlow, the engraver, has a fine studio attached to the one you saw him in, and far larger.

All these artists complain of nothing but the too great prosperity of the profession in these days; they tell me an artist's life is a princely one now. They live and dress like gentlemen, and their daughters might be 'clothed in scarlet.'

"The reason for my staying in London longer than I intended is the time I have spent in society--a thing I certainly shall never do again-- because I go to bed so late, _always_ after twelve, whereas if I were not in society I should go to bed at nine or ten, and keep my strength up easily. Another thing I am sure of is that, _on the whole_, the advantages of being isolated, as I am at Pre-Charmoy, counterbalance and more than counterbalance the disadvantages. I certainly would not, if I could, have a house in London; the loss of time is awful. The only good in it for a painter is that the dealers are always after him for pictures as soon as he succeeds.

"Mind you have a man from the farm to sleep in the house every night. It would be well for him to have the gun loaded, only take care the children don't get at it. My health is still tolerably good, sufficiently so for me to get easily through what I have to do."

But the next news was far from being so satisfactory.

"J'ai des nouvelles de West Lodge qui sont vraiment tristes. Anne est accouchee prematurement, et l'enfant--une fille--est morte apres avoir vecu deux nuits et un jour. On l'a baptisee Annie Jane Hamerton Gould.

Anne est dans un etat de faiblesse tel qu'on n'espere pas la conserver au-dela de quelques semaines, et mon pauvre oncle est dans l'ile de Wight avec elle, ou tout cela se pa.s.se. La tante Susan, de son cote, est malade d'une fievre gastrique--maladie bien dangereuse, comme tu sais; elle a pu m'ecrire quelques mots au crayon; elle se trouve un peu mieux, ce qui me fait esperer que probablement sa bonne const.i.tution triomphera du mal. Je voudrais aller la voir de suite, mais je suis tellement retenu par mon travail; et puis le bon arrangement de ce travail et son heureux succes m'avaient fait regagner un peu ma serenite d'esprit, et maintenant je souffre de nouveau pour mon oncle et ma tante. Vraiment c'est penible d'etre la avec son dernier enfant qui s'en va si vite. Si encore la pauvre pet.i.te avait vecu, mon oncle aurait eu une fille peur remplacer les siennes, car il faut bien parler d'Anne comme d'une personne morte.

"Je me felicite des resultats de mon nouveau systeme: je me leve de fort bonne heure, j'ai fini dans l'Academie a 10 h. 1/2; alors je fais une course, et immediatement apres je me rends au Musee ou je dejeune. On y dejeune tres bien et pas cher; tu comprends que c'est pour les gens de lettres qui travaillent a la bibliotheque. Je rentre ici a six heures, et le soir je me promene un peu au jardin, ou sur l'eau; apres quoi j'ecris a la pet.i.te femme cherie et je me couche. Aujourd'hui, comme hier, j'ai etudie et decrit dix tableaux et dix planches. Je crois que mes notes sur les aquafortistes iront plus vite que je ne l'avais espere. J'ai deja termine Claude, Salvator, Wilkie, Geddes, Ruysdael, Paul Potter. J'arriverai a ma vingtaine si ma sante se maintient pendant tout mon sejour. Je reserve le samedi et le dimanche a Kew pour ecrire ou dessiner.

"Je m'etonne _du mauvais_ de certains aqua-fortistes celebres. Dans toute l'oeuvre de Ruysdael je ne trouve que deux bonnes planches, et encore si elles etaient publiees dans l'ouvrage de la Societe Francaise, je les trouverais peut-etre mauvaises. Dans Salvator il y en a egalement deux ou trois bonnes. L'oeuvre de Claude est belle en somme, avec plusieurs mauvaises choses toutefois.

"Adieu, pet.i.te cherie, le temps de mon exil diminue, et alors je te reverrai, toi et les enfants."

But he was suddenly and violently seized by a mysterious illness, which threatened not only his life but his reason, as he told me afterwards.

He longed to have me near him, yet he was so courageous that, to spare me, he only wrote that he was suffering from fatigue:--

"CROWN INN, WALTON-ON-THAMES.

"ca va toujours tout doucement. Je me promene tranquillement. Je reste encore ici deux nuits pour gagner un peu de force. Je suis toujours tres faible, mais le cerveau va mieux, je n'ai point de surexcitation cerebrale. Je ne dois pas beaucoup ecrire. Ainsi tata, ma bien aimee.

"_Lundi soir._

"Puisque je sais que tu dois etre inquiete je t'ecris une deuxieme fois aujourd'hui pour te dire que je vais _beaucoup mieux_. La force commence a me revenir. Je me suis bien promene, lentement, toute la journee. Je n'ai pas ose te dire combien j'ai desire ta chere presence ces jours-ci.

Si je l'avais dit tu aurais ete capable de te mettre en route. C'est toujours triste d'etre malade, mais c'est terrible quand on est seul dans une auberge. [He had gone to Walton-on-Thames for quiet and rest.]

"Enfin j'espere que c'est a peu pres pa.s.se pour cette fois, et je me promets bien de ne plus jamais travailler au-dessus de mes forces. Mr.

Haden dit que je n'ai point de maladie, mais que je suis incapable de supporter tout travail excessif. Il va falloir regler tout cela."

"J'ai du renoncer a mon travail pendant deux jours parce que j'ai besoin de repos, et il me semble plus sage de le prendre a temps que de me rendre malade. Lorsque je suis malade je ne puis pas me reposer, tandis que maintenant, je suis simplement fatigue. Je dors bien, mais comme je suis seul dans mon logement, je deviens tout triste. Je n'ose pas penser du tout a Pre-Charmoy parce que cela me donne une telle envie de te voir que j'en serais malade. Ah! si la force physique voulait seulement repondre a la force morale! Moralement, je n'ai jamais ete plus fort, plus dispose a la lutte; et puis ces jours de fatigue arrivent et m'accablent, et je souffre dix fois plus qu'un paresseux s'y resignerait.

"Beaucoup de baisers aux enfants, et beaucoup pour toi, pet.i.te femme trop cherie. Je n'ose penser combien ce serait gentil si tu etais ici aupres de moi."

In answer I immediately proposed to go to him, as our little daughter was convalescent, and her grandmother would take care of her during my absence, but he declined.

"PEt.i.tE CHeRIE DE MON COEUR,--Je viens de recevoir ta bonne lettre, il n'est pas necessaire que tu viennes; je gagne graduellement. J'ai pa.s.se la soiree avec Mr. Pearce qui sait que je suis malade. J'ai echappe sans doute a un grave danger, j'ai meme eu peur de perdre la raison; mais tout cela est pa.s.se; je suis calme et quoique faible encore--plus fort.

C'est surtout mentalement que je vais mieux, ce qui est le plus essentiel: le corps suivra. Je n'ai pas ose entreprendre le voyage de Todmorden aujourd'hui, mais j'ai l'espoir de pouvoir partir demain.

Quoique en etat de convalescence, je suis oblige d'etre prudent et d'eviter les grandes fatigues. Le medecin dit qu'il faudra un changement dans ma maniere de vivre. Le fait est que je me tue en travaillant et je sens que je n'irais pas trois ans comme cela. Enfin je me dis que puisque ma mort ne te ferait pas de bien, je dois tacher de me conserver; si ma mort pouvait t'etre utile je mourrais bien volontiers.

Ta chere lettre, toute pleine d'affection, m'a fait du bien. Dis a mon bon pet.i.t Stephen que je le remercie de toute sa tendresse pour moi et que je vais mieux. J'ai beaucoup pense a mes chers enfants, ne sachant pas si je les reverrais.

"Je t'ai tout dit; ca a ete seulement un etat d'abattement complet accompagne d'excitation des centres nerveux."

"KEW. _Thursday_.

"Le temps est si mauvais que je n'ai pas pu faire une seule esquisse. Ma tante Susan t'a ecrit pour te dire que la pauvre Anne a cesse de souffrir. J'ai recu une lettre de son mari qui me dit que les derniers jours ont ete bien penibles. Je ne vais toujours pas bien a cause de la tristesse et de l'inquietude que tout cela m'a cause, mais il ne faut pas etre inquiete pour moi; ca se pa.s.sera dans un jour ou deux, tu sais que je suis tres impressionnable.

"Il me prend de temps en temps d'angoissantes envies de te voir. Dans ces moments-la il me semble que je realise chaque metre, chaque centimetre de l'effroyable distance qui nous separe. Je suis oblige de lutter fortement contre ces idees qui finiraient par me rendre malade.

"Je dois maintenant aller au train; a demain donc."

"WEST LODGE. _Vendredi_.

"Je suis bien arrive chez ma tante que j'ai trouvee en bonne sante, mais je suis toujours horriblement triste ici, et je me le reproche, car ma tante est toujours si bonne. Elle nous avait destine la belle chambre-a-coucher, et j'ai la chambre tout seul, ce qui ne contribue pas a diminuer ma tristesse. Une chose au moins me console: j'ai le materiel pour mon livre sur l'eau-forte, c'est beaucoup. Je crois la publication de ce livre si essentielle a mon avenir, comme soutien de ma reputation, que j'aurais ete vraiment desole de ne pas pouvoir le faire maintenant.

Ayant tout le materiel dans ma tete, je ferai l'ouvrage tres vite, et je suis convaincu qu'il sera bon et tout-a-fait nouveau. J'ai bien besoin maintenant d'un peu de bruit pour augmenter ma reputation, car ces articles anonymes ne l'aident point.

"Dans ta tristesse, ma cherie, il faut toujours avoir la plus grande confiance en la duree de mon amour pour toi. Je crois que mon amour et ma loyaute sont au moins aussi forts que le sentiment de l'herosme militaire. Il me semble que si les soldats peuvent supporter toutes les privations pour leur roi ou pour leur patrie, je dois pouvoir en faire autant pour ma femme. Compte sur ma tendresse, meme dans les circonstances les plus difficiles, tu l'auras toujours. Grace a ton influence, je suis beaucoup plus capable qu'autrefois de supporter les difficultes de la vie, et si nous avions a vivre dans une pauvre chaumiere, je t'aiderais gaiement a faire les travaux du pet.i.t menage en y consacrant deux ou trois heures par jour, et quand tu coudrais je te ferais un peu la lecture, et toujours je t'aimerais. Ainsi crois que, loin de souffrir des devoirs que je me suis imposes, j'y trouve la plus profonde satisfaction, et que je me trouve plus respectable que si je ne faisais rien."

"WEST LODGE. Vendredi.

"J'avais l'intention de partir aujourd'hui mais la tante Susan parait tellement triste quand je parle de m'en aller que j'ai du reculer mon depart jusqu'a lundi. Du reste j'ai fait trois planches que je crois bonnes; j'y ai bien travaille; j'ai aussi ecrit trois articles, mais mon travail pour la Revue ne gagne pas grand'chose, et du moment ou la peinture rapportera, je quitterai la revue; je n'aime pas ce genre de travail, quoiqu'on dise que je le fais bien. J'aimerais autant etre cocher de fiacre. Ce que j'ai toujours desire faire c'est de la peinture; mes efforts dans cette direction n'ont pas abouti jusqu'a present, mais si j'avais un peu de temps libre, je saurais mieux faire a cause de mon experience de critique; je vois maintenant dans quel sens il faut travailler.

"Je vis a Londres aussi simplement que possible et pourtant mes sejours y sont tres couteux. Quant a la reputation, en comparaison du bonheur de vivre tranquillement avec toi, elle m'est absolument indifferente. Il me semble que lorsque le mari et la femme sont si parfaitement d'accord sur le but de la vie, il doit etre facile d'y parvenir. Notre plus grand desir a tous les deux c'est d'etre ensemble; eh! bien, du moment ou les choses nous seront propices, nous realiserons notre desir, et meme par la volonte nous forcerons les circonstances, c'est-a-dire que nous supporterons des inconvenients pour y arriver. Deja Wallis et Colnaghi consentent a exposer mes ouvrages; mes eaux-fortes sont appreciees.

Peut-etre dans un temps comparativement rapproche serai-je en position de donner ma demission--non seulement a la Sat.u.r.day, mais a la litterature, et a me devouer exclusivement a l'Art. Du moment ou cela arrivera il sera infiniment plus facile d'etre ensemble, car je tacherai de faire un genre d'Art qui me permettra d'etudier chez nous, ou dans un pet.i.t rayon. Enfin regardons la situation actuelle comme penible, mais pas du tout permanente. Tu peux compter que du moment ou je le pourrai je quitterai la Revue; j'y suis bien decide."

After this letter, my husband, feeling much better, came back to London to resume his work, and wrote about what he thought most important or most interesting to me. I shall quote from his letters in their order according to dates.

WATERLOO PLACE, KEW. _Lundi soir_.

"Mr. Macmillan m'a recu parfaitement, presque affectueus.e.m.e.nt; il m'a invite a diner. Je suis alle voir Mr. Seeley, mon nouvel editeur, que j'ai trouve intelligent, comme il faut, jeune encore, et parfaitement cordial. Je crois que mes relations avec lui seront tout-a-fait faciles.

[Footnote: Mr. Seeley had asked him to write some notes on Contemporary French Painters, to be ill.u.s.trated with photographs.]

"L'exposition, en somme, est belle. Il y a plusieurs tableaux remarquables, entre autres une Venus de Leighton que je trouve superbe.

La contribution de Landseer est importante, c'est un portrait de la Reine, a cheval, en deuil; cheval _noir_, _trois chiens noirs_, groom _noir_, _ciel noir_.

"C'est agreable de rentrer le soir en pleine campagne; ca me fait du bien. Je n'ose pas penser combien ce serait gentil si ma cherie etait avec moi, parceque cela me rend triste tout de suite; mais je t'ecrirai _presque_ tous les jours, quelquefois brievement quand je serai trop presse. Sois gentille toi, et ecris souvent; les bonnes nouvelles que tu m'envoies de ta sante et de celle des enfants m'ont rendu mon courage et--ce que je puis avoir de gaiete."

"_Samedi_.

"Il parait que j'avais encore besoin de repos, car aujourd'hui je suis tres fatigue. J'espere que lundi j'irai mieux; un ou deux jours de repos me sont necessaires: voila tout. _Je n'ai point de surexcitation cerebrale_; je dors bien et je me repose pleinement, ce qui ne doit pas tarder a retablir mes forces. Je souffre d'etre seul. Mr. Gould va venir pa.s.ser huit jours ici; je trouve amiable de sa part de bien vouloir venir s'etablir a Kew pour etre pres de moi; mon oncle viendra peut-etre aussi.

"Je vais me plaindre un peu, tout doucement, de la pet.i.te cherie de Pre-Charmoy; elle n'ecrit pas a.s.sez souvent a son mari qui recoit toujours ses lettres avec tant de plaisir. Il y a pourtant une de ces lettres qui a donne tant de bonheur qu'elle peut compter pour une douzaine. Pauvre cherie! comme je voudrais toujours reussir a rendre ta vie douce et agreable! Depuis que je ne vis plus pour moi, mais pour toi et les enfants, j'ai goute moi-meme un nouveau genre de bonheur mele de nouvelles tristesses. Ces tristesses sont dues a la pensee que je fais si peu, et que, avec plus de forces je ferais tant et si bien! Avec la force je serais sur maintenant de reussir pleinement. Je tiens la reputation par un pet.i.t bout, mais je la tiens, et elle augmentera. Tout me prouve que notre avenir serait a.s.sure si j'avais autant de force que de volonte."

"_Dimanche_.

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Philip Gilbert Hamerton Part 22 summary

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